Thés et pesticides : faut-il avoir peur ?

Pourquoi trouve-t-on des pesticides dans les sachets de thés ?

Est-ce systématique ? Est-ce toujours le cas ? Peut-on faire autrement ? C’est avec plaisir que je souhaite partager avec vous quelques informations indispensables à tout bon consommateur de thés. Il faut pour cela revenir quelques années en arrière…

L’origine

Le thé est une boisson ancestrale. C’est la boisson la plus bue dans le monde après l’eau bien entendu. Chaque jour, plus d’un milliard de personnes débutent leur journée par une tasse de thé. Je ne vais pas vous faire l’historique et la légende du thé, vous pouvez la découvrir sur beaucoup de sites internet. Non, je vais plutôt vous donner des informations plus techniques permettant de comprendre pourquoi la plupart des thés que vous pouvez boire contiennent des pesticides. Le théier est un arbuste, le Camellia Sinensis, qui peut atteindre des hauteurs importantes. Il n’est pas rare de le trouver à l’état sauvage mesurant jusqu’à 20 mètres ! Taillé afin de faciliter la cueillette des feuilles, il reste un petit arbre mesurant à peine 1 mètre. Le point important est qu’il se comporte un peu comme la vigne. Il a besoin d’eau, de beaucoup plus d’humidité pour le coup, mais il ne doit pas avoir les racines qui baignent dans l’eau. Donc, vous l’avez compris, son milieu naturel et privilégié est de se trouver à flan de coteaux, dans des montagnes, avec une eau qui ruisselle sans s’arrêter. Cette situation idéale permet d’obtenir des arbustes sains et en symbiose avec d’autres arbres qui se protègent mutuellement du soleil mais aussi des insectes. Les théiers poussant avec ces conditions naturelles ont de belles feuilles vertes et souffrent de bien peu de maladies. Cependant, l’accès pour les récoltes est difficile et la production limitée en quantité.

Une histoire d’argent…

Au cours du 20ème siècle, les Anglais ont découvert la consommation en masse de cette boisson. La demande a explosé et les quantités disponibles sont vite devenues insuffisantes. Il a fallu donc créer des jardins artificiels pour cultiver le thé. Afin de prévoir des volumes conséquents il a été décidé de planter les petits théiers en plaine, à la place de rizières. Faciles d’accès, ces nouveaux jardins allaient pouvoir fournir de grandes quantités de feuilles pour le commerce international. Très vite, les conditions de la plaine avec ses sols gorgés d’eau ont rendu les arbustes malades ; les premiers parasites et surtout les champignons se sont développés sur les théiers. Les récoltes pouvaient être durement affectées voire complètement perdues ! Le traitement anti fongique et les pesticides débarquaient pour protéger les cultures du thé ! Les plants, même fortement traités, continuaient à développer des maladies, souffrant d’un déracinement gravissime !

Une histoire de tri

Dans le magazine 60 millions de consommateurs de novembre 2017, une enquête démontre que beaucoup de thés contiennent des pesticides. Les tests ont été fait sur 2 parfums, Noir Earl Grey (donc Bergamote) et Vert à la Menthe. Le plus important dans l’histoire, c’est que les tests portent sur des conditionnements identiques : les sachets Infusettes ; logique puisque cela représente 80% du volume des ventes. Mais cela à son importance. En effet, pour la plupart des marques, les Infusettes contiennent ce que l’on appelle “le dust”, c’est à dire de la poussière de thé. C’est un conditionnement qui à la base a permis aux gros industriels de l’agroalimentaire de récupérer les déchets perdus (parties de feuilles réduites en petites particules lors des étapes de broyage mécanique, dit “CTC”). Mis en sachets infusettes, il ne reste plus grand chose à voir avec la feuille de thé d’origine. Mais ce mélange contient surtout d’autres parties végétales, tiges, bois et autres feuilles non issues du théier qui contiennent une plus grande proportion de produits de traitement chimiques. C’est donc par une très forte dégradation qualitative, un non respect des principes de biodynamie et l’absence d’un tri sélectif manuel que les sachets infusettes peuvent contenir jusqu’à 29 sortes de pesticides différents (cf. étude de 2012).

Quelle alternative à ces produits ?

Une solution efficace existe. Tout d’abord, il faut revenir à l’état de nature, c’est à dire tenir compte des éléments favorables à la croissance d’une plante saine. Donc, ne sélectionner que des jardins (appelés cultivar) présents dans leur milieu naturel : à flan de coteaux. Ne choisir que des parcelles petites, à taille humaine. L’attention portée au arbustes doit être bienveillante, en proscrivant l’usage d’intrants chimiques. N’acheter lorsque c’est disponible que les produits biologiques issus de cueillettes à la main, pour la qualité des feuilles choisies, et finir aussi le tri à la main, pour séparer les produits végétaux non désirés. Enfin, seul la commercialisation dite en “vrac” garantie une transparence du produit fini. Toutes ces étapes permettent d’obtenir un niveau de qualité que l’on appelle Premium Biologique. Donc pour résumer et vous faire partager notre expertise, nous vous recommandons de privilégier vos achats de thés en version biologiques et conditionnés en sachet vrac.

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